Le texte ci-dessous fut écrit par Alexandre Jiline, Président du Centre d’Études des Problèmes Structurels de Société. Il a été publié le 20 décembre 2014 dans les pages du site d’informations «News Front» suite à la réunion du collège élargi du Ministère de la Défense tenue le 19 décembre 2014.

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Réponse de Vladimir Poutine à ceux qui ont commencé la guerre contre la Russie sur les fronts des matières premières, de la finance, sur les plans technologique et agroalimentaire.

Notre doctrine militaire n’a pas changé. Comme on le sait, son caractère est exclusivement défensif, toutefois, nous garantirons notre sécurité de façon ferme et cohérente, a déclaré notre chef d’État. La Russie a réellement l’intention de n’agresser personne.

Néanmoins, la stratégie militaire a changé.

Rappelez-vous, auparavant lors des sessions des dirigeants du Ministère de la Défense, notre Commandant Suprême commençait par dire que nous n’avions pas d’ennemi stratégique et nous ne distinguions dès lors aucune menace pour le pays. Cette fois, il n’a pas déclaré cela. Bien plus, l’intervention de Vladimir Poutine devant le corps des officiers généraux signifiait à mon avis très nettement :

nous avons un ennemi stratégique ; ce sont les États-Unis d’Amérique. «Vous savez l’ampleur croissante de la mise en œuvre du système échelonné de défense antimissiles des États-Unis, ainsi que celle de l’activité de l’OTAN, entre autre en Europe, et en particulier en Europe Orientale», indiqua Poutine

La discussion s’est poursuivie à propos de différentes modalités de réforme des forces armées. Et ces modalités concernent au premier chef la capacité militaire de détruire ou du moins de causer des pertes irréparables à un ennemi situé sur un autre continent. Mis à part les États-Unis, nous n’avons pas à l’heure actuelle d’opposant répondant à la caractéristique précitée. Le Canada ne peut sérieusement entre en ligne de compte.

Au cours de la partie publique de son intervention, Vladimir Poutine a attiré particulièrement l’attention sur ce type d’armement.

«En 2015, la composition de la force stratégique nucléaire doit inclure plus de 50 missiles intercontinentaux. Vous imaginez la puissance d’un tel potentiel», a dit Poutine. Il a accordé une attention particulière à la modernisation de la composante stratégique nucléaire. Cela concerne la quantité d’ogives nucléaires, leur puissance et leur rendement en tant qu’armement. Il faut renforcer «le développement des toutes les dimensions constitutives des forces stratégiques nucléaires… Ces forces sont un facteur important du maintien d’un équilibre global et excluent en fait la possibilité d’une agression de grande ampleur contre la Russie», a souligné le Président.

Le Commandant Suprême a ensuite indiqué indirectement contre qui était dirigée prioritairement cette puissance nucléaire. Le discours se poursuivit en effet à propos des vecteurs de l’armement stratégique nucléaire:

«Il convient de poursuivre la modernisation de l’aviation stratégique et de mettre en ordre de combat les sous-marins nucléaires Vladimir Monomaque et Alexandre Nevski». Et ainsi de suite ; le propos passant alors aux engins porteurs de munitions nucléaires à long rayon d’action : missiles intercontinentaux se fractionnant en ogives d’une puissance colossale, bombardiers stratégiques à long rayon d’action («Il est nécessaire de moderniser tout le parc des bombardiers lance-missiles Tupolev 160 et Tupolev 95MC, et de concevoir un bombardier stratégique de nouvelle génération»), engins submersibles, forces militaro-spatiales, etc.

Par la même occasion, Poutine adressa un message à l’Union européenne :

nous ne vous comptons pas au nombre de nos ennemis stratégiques, mais réfléchissez bien quand vous accueillez sur votre territoire des forces armées américaines.

«A moyen terme, d’ici 2021, il est indispensable de convertir en armement moderne les forces nucléaires basées au sol» a en outre déclaré Poutine. Il a ainsi ordonné au Ministère de la Défense de lui présenter pour ratification dès décembre 2015 un plan de défense 2016-2020…. Cela signifie que la possibilité d’une confrontation armée entre la Russie et l’OTAN est réellement prise en considération. Je me souviens que selon l’avis de spécialistes, le pic de confrontation est envisagé dans les plans des États-Unis à la mi-2017.

Poutine a également ordonné qu’au cours de l’année à venir «on apporte des corrections à la loi relative à la défense, et que l’on prépare une modification de la doctrine militaire»

La Russie se réserve le droit d’attaque nucléaire préventive en cas de réelle menace d’agression nucléaire de la part de l’ennemi. Sous Eltsine, ce point fut brûlé au fer rouge par les américains, afin de le faire disparaître de notre doctrine militaire.

La doctrine renouvelée s’articule en trois échelons de planification ; court, moyen et long terme. Il est également probable que l’état-major général subisse une certaine réorganisation. Je me rappelle qu’à l’époque soviétique, cet organe portait la responsabilité des préparatifs de la mobilisation du pays et de la direction de l’économie du pays en temps de guerre. Mais de cela, la partie publique du rapport du sommet des autorités de commandement de la Défense ne dit rien…

Et pour terminer, le Président a clairement laissé entendre ce qui attend ceux qui ne s’acquitteront pas de la pleine exécution des mesures de défense de l’État et des autres programme de renforcement militaire. Il a indiqué qu’en 2014, les tâches d’exécution des mesures de défense de l’État ont été accomplies dans leur quasi entièreté.

«La Russie défendra comme toujours ses intérêts et sa souveraineté de façon conséquente. Elle s’efforcera de renforcer la stabilité internationale, de promouvoir une même sécurité pour tous les États et les peuples» termina le Président. Cela signifie qu’en cas de danger pour la Russie, en matière de finances, sur le plan technologique ou sur les marchés des matières premières, notre réponse pourrait être militaire…

Cela signifie que par sa politique antirussienne effrénée, Obama diminue significativement la sécurité militaire de son pays. Les Américains sont devenus otages des vues à court terme de la Maison Blanche.

Source.

 Alexandre Jiline